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Saint-Louis 27 mars 2024

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Saint-Louis  27 mars 2024 Empty Saint-Louis 27 mars 2024

Message par Sébastien Vanier Mer 27 Mar 2024 - 21:19

Le plan était simple et consistait simplement comme à l’habitude d’envelopper la maison de sa présence afin de se familiariser avec la voix de la pensée pour tranquillement s’insinuer dans la tête de la cible jusqu’à devancer les pensées de quelques microsecondes et la laisser croire qu’elles émanaient bien de son esprit. Il fallait du doigté et de la patience et Saint-Louis en avait : Lorsqu’il se mettait à la tâche de conquérir une nouvelle maison, rien ne pouvait l’en dissuader.

S’installa alors la routine d’Eugène : Lever du corps vers 8h00, prendre un café et s’installer devant l’ordinateur pour chercher de nouvelles musiques et après avoir mangé vers midi, aller au parc pour s’installer en conversation avec son arbre. Sur le chemin, Saint-Louis se faisait un point d’honneur à ne pas manquer le rôle de mère nature et accompagnait Eugène d’un arbre à l’autre jusqu’au parc. Il poussa un jour la supercherie jusqu’à mimer les rosiers alors qu’Eugène s’installait en méditation. Alors que ce dernier approchait, Saint-Louis s’exclama à partir des rosiers :

Les neurones !!!

L’effet sur Eugène fut instantanée : Il cru réellement qu’il se posait comme le sommet de la chaîne de l’évolution et qu’il faisait maintenant parti de l’écosystème du parc et qu’il en était la pensée consciente et réalisée du monde. Il était sur le sentier de l’éveil et en retirait une très grande béatitude. Mais ce que Saint-Louis ne savait pas, c’est que le soir venu, ce jeune homme sortait ses instruments de musique et révélait une superbe voix telle que Saint-Louis n’avait pas vu depuis de longues années. La première fois qu’il entendit Eugène chanter, son âme tressaillie et il compris pourquoi le soleil semblait n’éclairer que lui durant le jour. Cette voix était destinée à la grandeur et il ferait de cette voie un chemin vers un destin qu’il avait toujours caressé, celui de la célébrité. Les temps qui suivirent furent ceux de la solitude à laquelle Saint-Louis conduisait et à la perfection de l’art de la musique jusqu’à la mi-vingtaine où Eugène était devenu un musicien accomplit. Alors qu’il se produisait avec un groupe d’amis sur une scène locale, Saint-Louis ressentit la présence d’un maître entrer dans sur son territoire. Sa pression spirituelle était telle qu’elle lui coupa le souffle alors qu’il était en pleine chanson. Il dû se reprendre pour terminer sa phrase musicale et terminer la chanson avec l’oeil aux aguets cherchant si le poid lourd qui venait d’entrer en scène était dans la salle. Suite à la prestation, Saint-Louis ne pouvant échapper à la pression spirituelle qu’il ressentait fit le tour de la salle et ne trouvant rien, il se rendit à l’évidence que son adversaire était plus lourd qu’il ne le pensait. Il fit alors ce qui est interdit et ce qu’il ne faisait rarement, il poussa Eugène à quitter le petit pub pour partir en quête de cette pression spirituelle qu’il ressentait. Il faisait nuit et le temps était froid. Eugène se sentait poussé par une force irrésistible et tentait de trouver d’où venait cette pression qu’il ressentait. Était-ce un arbre ou une autre personne ? Saint-Louis ne s’arrêta pas lorsqu’il parvint à la limite de son territoire et poussa Eugène à continuer. Sur une marche de presque cinq kilomètre, Eugène brava le froid jusqu’à ce que la pression soit à son maximum. Après avoir fait le tour d’un quartier tel le métal attiré par un aimant, Eugène en conclut que la pression spirituelle venait d’un immeuble en particulier. À l’approche de la porte d’entrée, un chat sortit de nul part en courant vers lui ce qui déplut à Eugène qui, voyant l’absurdité de poursuivre cette expérience, rebroussa chemin pour retourner chez lui. Sur le chemin du retour, Eugène se demandait ce qui venait de se produire : Qu’est-ce qui l’avait poussé à partir du pub pour se lancer dans la nuit vers cette pression inconnue ? Saint-Louis suivait les pensées d’Eugène mais savait fort bien ce qu’il venait de se produire. La pression n’était pas agressante ce qui lui faisait dire qu’il n’en avait pas à sa paroisse mais il n’en restait pas moins qu’il pouvait décider de s’installer définitivement et Saint-Louis avait en horreur de ressentir une autre puissance quotidiennement. La pression spirituelle disparue vers minuit ce qui laissa Saint-Louis perplexe : avait-il quitté le territoire ? Dès le lendemain, à l’aurore, la pression spirituelle réapparue. Avait-il dormi ? Saint-Louis qui ne dormait jamais, tout au plus s’assoupissait, se posa la question de savoir s’il s’agissait d’un homme. Jamais il n’avait rencontré un homme ayant un tel poids spirituel. La présence de Saint-Louis devait faire deux kilomètres de diamètre alors que le nouveau venu devait en faire une dizaine ; partout où Saint-Louis se déplaçait, il était confronté au poids lourd. Bien vite, Saint-Louis n’en tînt plus : Comment pouvait-il chasser cette présence de son territoire ? À cette pensée, il eut un mouvement de l’esprit pour chasser cette présence.

À l’autre bout de la ville Joseph éprouva un malaise : Il ressentit une pression sur le plexus qui lui fit arrêter sa tâche de déménagement. Joseph avait emménagé dans le quartier adjacent à la vieille ville pour se rapprocher de son travail et il en était encore à déballer les objets de ses boîtes. Ce n’était pas la première fois qu’il ressentait une gêne au niveau du plexus mais il n’avait aucune idée de la provenance du malaise. Sa seule explication était qu’il s’agissait probablement d’un combat spirituel et comme à l’habitude, il devait être un indésirable sur le territoire d’un autre. Joseph savait que l’aura d’un maître peut atteindre plusieurs kilomètre et sans savoir à combien il rayonnait, il savait que pour certains, ce devait être trop. Pendant plusieurs jours, Joseph ressenti la présence de Saint-Louis qui venait toujours du sud-est de son appartement. Il se donna comme mission de partir à la rencontre de cette présence pour savoir s’il réussirait à rencontrer le dominant de la paroisse et de lui présenter ses respects. Joseph devait d’abord se rendre au travail mais même là, il lui arrivait d’avoir de petit malaise et de ressentir la présence hostile de Saint-Louis. De son côté, Saint-Louis ressentait la présence de Joseph et cette seule présence suffisait pour lui créer un gêne et le rendre d’humeur maussade. Pour se calmer, il décida de se rendre au parc et intima à Eugène de se rendre près de son arbre pour calmer son tourment. À ce stade, depuis bientôt une douzaine d’années, Saint-Louis avait pris le contrôle de Eugène qui exécutait ce que bon semblait à Saint-Louis. Ils se rendirent donc au parc mais l’herbe étant mouillé, Eugène choisi de s’installer sur un banc. Saint-Louis ressentait que la présence de Joseph s’intensifiait lorsqu’il croisa un homme d’une trentaine d’années qui déambulait nonchalamment dans le parc. À sa vue, Saint-Louis comprit qu’il avait à faire à un éveillé : le monde qui entourait cet être était tel un buisson ardent. Alors que Saint-Louis s’apprêtait à délaisser Eugène pour envelopper Joseph, Eugène eut un mouvement de l’esprit, sentant que quelque chose l’abandonnait et ce simple mouvement brisa l’élan de Saint-Louis et le cloua sur place. Saint-Louis resta stupéfait : depuis le nombre d’années qu’il possédait Eugène, se pouvait-il qu’il se retrouvait dans un trou noir ? C’était chose connue mais chose rare, certains êtres avaient la faculté d’attirer les vieilles âmes et une fois prise, impossible pour elle de changer de maison ; il fallait vivre cette vie jusqu’à la lie avant d’être libre de nouveau. Saint-Louis n’avait jamais tenté de quitter Eugène et aujourd’hui, il ne pouvait plus aller à sa guise et était dans l’impossibilité de s’approcher de Joseph. Il le regarda passer, le fusilla du regard et Joseph passa mine de rien, l’air béat, tout près de Saint-Louis et s’installa sur un autre banc du parc. S’ensuivit alors une danse de l’air entre les deux êtres où les présences s’entrechoquaient lorsqu’un écureuil passa tout près. Eugène ne put résister à jouer à chat et Joseph se trouva bientôt libéré de l’étreinte de Saint-Louis. Croyant que le combat avait prit fin, Joseph se leva et retourna à son appartement. Saint-Louis, furieux, le regarda s’en aller sans pouvoir le suivre resta quelques instants au parc avant de lui aussi retourner à son logement.

Sébastien Vanier

Messages : 19
Date d'inscription : 03/02/2024

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