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Saint-Louis 28 mars 2024

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Saint-Louis  28 mars 2024 Empty Saint-Louis 28 mars 2024

Message par Sébastien Vanier Jeu 28 Mar 2024 - 11:24

La vie de Joseph était jadis simple. Il passait son temps comme beaucoup entre la télévision et le travail mais ces dernières années avaient tout chamboulé : Il s’était éveillé. L’éveil n’avait pas été chose facile. À vingt-six ans, ses ailes s’étaient ouverte au cours d’un rêve et avaient causé la commotion dans son esprit lorsque l’une d’elle avait été brûlée deux jours plus tard, lui révélant alors sa nature angélique au-delà du monde des rêves. Moins d’une année plus tard, alors qu’il méditait, une intense énergie faisant la taille d’une pièce de monnaie apparu au milieu de son front et ne le quitta pas pendant presqu’une année et demie. Cette énergie au milieu du front était de couleur dorée et chaque fois qu’il fermait les yeux, il était baigné d’images et inondé de cette lumière d’or. À ce terme, alors qu’il était étendu en tourments, l’énergie au milieu de son front s’était cristallisée en un joyau et s’était détachée du front dans une sensation d’un pétale humide qui se décolle de la peau.

Il avait du abandonner l’université et avait passé quelque mois cloîtré à écouter de la musique. Suite à la pression de ses proches, il était retourné de nouveau sur le marché du travail. Il avait déménagé dans cette ville afin de tenter de reprendre le moule qu’il avait délaissé. Bien sûr, il n’était pas heureux de l’échec que cela représentait, mais, d’une certaine manière, il s’agissait d’un pas en avant puisqu’il réintégrait le monde...d’une certaine manière. C’est à cette époque que Joseph rencontra Saint-Louis.

Les premiers mois furent difficiles. Non pas qu’il n’étais pas content de mon nouvel emploi ou qu’il n’appréciait pas ses collègues du bureau, non, c’étaient les premières minutes du réveil qui étaient les plus insupportables. Lorsqu’il ouvrait les yeux, ce n’est pas sa journée qu’il anticipait qui le minait, c’était qu’il se réveillait seul dans son lit, sachant que l’être au monde qu’il avait entrevu de lui-même ne sortirait pas du lit encore un autre matin.

Il portait encore son rêve, comme jadis, au temps de ses méditations sur son rocher, mais l’élan qu’il avait eu pour prendre son envol me semblait n’avoir été qu’un saut qui avait manqué de portance. Si tout ce qui monte tend à redescendre, il nous arrive parfois d’oublier que le tremplin duquel l’on s’élance n’est pas vraiment au niveau du sol. Il s’élève sur la tige de notre passé, est fait de toutes les épreuves et des réussites que nous avons côtoyés et, surtout, de tous ces gens qui ont, chacun à leur manière, construit et supporté cette altitude.

Si l’on manque son envol, la distance qui nous sépare du sol n’est pas du tout calculée à partir du tremplin. Non, le fond, il est beaucoup plus loin. C’est au fil de la chute que l’on prend conscience du tremplin dont nous disposions, du temps qu’il avait fallu pour s’y hisser, des efforts pour s’y fixer, et ce temps, s’il devait de nouveau prendre la même durée pour atteindre cette même hauteur, ce temps se rappelait chaque matin à sa mémoire et s’étirait au-delà de sa capacité à s’y projeter.

En fait, chaque matin lui semblait un échec. La solitude était sa nouvelle compagne et elle n’était plus aussi tendre que jadis. En faisant une rétrospection, il savait qu’il avait toujours été un solitaire qui n’aimait pas être seul. Avec le temps, il s’était découvert un côté intellectuel qu’il ne pouvait éviter et il n’avait développé aucune autre passion. Il avait délaissé le sport, n’avait pas persévéré dans la musique et aujourd’hui, même s’il allait travailler tous les jours, il n’avait pas de vie.

Puis, un matin de congé, alors qu’il inspectait la mécanique de sa voiture, un petit minet gris zébré apparu du dessous de celle-ci. Tout mignon et tout petit, il miaulait intensément par ce matin frisquet de ce mois d’octobre. Sans savoir depuis combien de temps il était là, il s’est approché de Joseph qui ne pu résister à le prendre dans ses mains. Après l’avoir réchauffé quelques instants, il le remit par terre et tenta de se remettre à ses occupations. Le petit chaton, faute d’endroit plus chaud, s’élança dans l’escalade de sa jambe ce qui eut comme effet d’attendrir Joseph. Le petit chat, sans grandes difficultés, se hissa jusque sur son épaule où les miaulements reprirent de plus belle, tout blotti dans son cou.

Comme il était seul et qu’il avait froid, Joseph se décida à aller lui chercher du lait chaud et un petit bout de viande qu’il sembla fort apprécier. Il retourna à son tour à l’intérieur pour manger et lorsqu’il revint vers la voiture, le petit chat réapparu. N’avait-il que Joseph au monde ? Joseph passa une partie de l’après-midi à travailler sur la voiture, chat à l’épaule, tout en lui tenant conversation de temps à autre. Lorsque la nuit arriva, il le remit par terre et rentra. Il ne savait pas si ce mignon petit chaton avait une maison, mais lorsqu’il sortit le lendemain pour aller faire ses courses, il regarda d’abord sous l’automobile puis, constatant son absence, il partit avec un petit pincement au cœur. À son retour, alors qu’il gravissait les marches extérieures, il l’entendit se manifester. Il faisait froid et lorsqu’il l’appela, le chaton sortit de son repère et trottina vers lui. Cette fois, il le ramassa et l’amena au chaud dans son appartement.

Une fois déposé sur le plancher, timidement, il commença à explorer son environnement. Joseph était tout sourire. Il y avait longtemps qu’il n’avait pas fait joyeux chez-lui. D’ailleurs, il se demandait pourquoi il n’avait pas pensé à prendre un animal de compagnie avant. La vie venait de lui en offrir un et il en était reconnaissant.

Après un après-midi de jeux et de câlins, après avoir bien mangé bien sûr, il lui demanda comment il allait l’appeler. Après une brève inspection, il découvrit que c’était plutôt une nouvelle amie. Alors qu’une chanson jouait à la radio, il entendit le prénom de Suzanne. Il la regardai et l’appela Suzanne pour voir sa réaction. Elle se retourna vivement vers lui et vînt immédiatement se blottir avec un ronronnement délicieux. Ça allait donc être Suzanne.

Sébastien Vanier

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Date d'inscription : 03/02/2024

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